Thérapie de Groupe
Bertis Down, nouveau gérant du band, après avoir été conseiller financier de leurs affaires depuis longtemps, les entend dire qu'ils parlent de faire de Up, leur tout dernier album. Pendant le mix, l'absence de Bill Berry devient lourde. Si les nouvelles directions intéressent le nouveau trio, on est plus certains de vouloir continuer ainsi. Les ventes ont beaucoup décliné. On tourne pour la série télé Party of Five. On passe aussi par Montréal pour y enregistrer un spécial de 90 minutes animé par Pierre Landry et Geneviève Borne.
Si on s'est déplacé en Amérique du Nord, c'est parce qu'on est aussi au menu du spectacle, trois jours plus tard, sur la scène du Carnegie Hall de NY, pour le 9e concert bénéfice dont les fonds iront à la survie du Tibet. Les assimilations et génocides sont existants depuis toujours. Et doivent être combattus. On se donne en spectacle en Italie. On joue aussi en Angleterre. Et en France. On reste populaire et d'une richesse qui donne accès à toutes les libertés possibles. Incluant celles de changer leur son, au gré de leurs envies.Bertis Down est celui qui les envoie partout sur scène afin qu'on reste unis. La menace d'une séparation du band est une hantise pour lui et il les réunit afin qu'on fasse une sorte de thérapie de groupe, au sens propre. Leur 11e album n'a pas été un succès commercial. On fait des spectacles ici et là, mais l'argent pour une tournée n'est plus garanti pour la maison de disques. On a pensé se séparer pendant l'enregistrement de Up, l'absence de Bill Berry y est en partie responsable. Micheal Stipe affirme encore aujourd'hui que le groupe s'y est désintégré. On reconnait les changements dans la dynamique, la difficulté à composer en l'absence de Bill, mais au final, on choisit quand même de continuer comme band. On réalise à quel point R.E.M. leur est nécessaire. On anticipe la vie sans R.E.M. et ça les terrorise. La petite maison? le weed-eater ? wach! Pendant que Bill, sur sa ferme, sur sa tondeuse qui fait les champs, jubile. Peter Buck, à Cuba une semaine, jouant sur scène dans un spectacle, avec Stewart Copeland, Andy Summers, Me'Shell NdegeOcello, Joan Osbourne, Mick Fleetwood, Lisa Loeb, les Indigo Girls, Gladys Knight, Burt Bacharach, écrit des morceaux dans la salle de conférence de l'Hôtel où il loge. Buck encourage tout le monde à créer le son le plus bizarre de son instrument. Le guitariste Ken Stringfellow porte bien son nom. Il créé des sons qui se rapprochent de ceux des guitares de Sonic Youth et du style parfois primitif de Buck. Scott McCaughey et Joey Waronker se partagent encore la batterie. On écrit un prequel à la chanson Daysleeper pour ouvrir l'album. On écrit un morceau dont les arrangements deviennent un second morceau. On se sent créatifs. On compose un morceau qui a les dents d'un morceau de Nick Cave, mais dont les paroles de Stipe l'intimide. Aurait-il volé des idées à l'excellent How To Dissapear Completely de Radiohead ? Il en doute tant qu'il appelle Thom Yorke pour lui en parler et lui demander son avis. Yorke lui dit qu'il a lui-même volé des mots que Stipe lui avait déjà dit, alors si il veut voler à son tour, il s'en moque complètement, c'est de bonne guerre. Pour s'inspirer des paroles, car il se croit atteint du syndrome de la page blanche depuis Up, Micheal Stipe voyage.On laisse un morceau de côté que Mills et Buck aiment beaucoup. Stipe trouve que ça fera un nouvel album de plus 60 minutes et le rythme serait encore ralenti par une sorte de ballade. Ce sur quoi les deux autres sont d'accord aussi. Au final. La chanson sera vendue à Fischerspooner en 2009. On laisse aussi tomber une amorce.
On reste influencé par les Beach Boys en y glissant un peu de musique celtique folk, on compose un hommage à Kurt Cobain et William S.Burroughs, Ce dernier, décédé il y a tout juste deux ans. En 1992, la chanson Star Me Kitten apparait sur l'album Automatic For The People. 4 ans plus tard, R.E.M. avait réenregistré la chanson aidé de la voix de Burroughs, avec lequel ils s'étaient liés d'amitié.
On fait une tournée estivale aux États-Unis avec Mercury Rev en première partie ou Wilco. Des bands tout à fait héritiers d'une partie de leur couleur de sons.
On prolonge jusqu'en septembre car ça vend bien et on passe par Toronto. Parfois avec Spacehog, parfois Patti Smith en cadeau à New York, on présente un nouveau morceau, fraichement composé.
La sortie du film Man on the Moon les garde dans une bulle de visibilité encore grande.
Ironiquement, son auteur principal est lui, très loin des projecteurs et ne s'en porte pas plus mal.Comme The Great Beyond est un succès inattendu en Europe, on ne sent pas l'urgence d'enregistrer trop vite en 2000. On le fera, avec le mix d'août à octobre. Avec Pat McCarthy et Jamie Candiloro à la production. Ken Stringfellow fait quelques premières parties pour le band dans des spectacles inopinés en Amérique du Nord. Cat Power aussi.
Pour faire changement, on enregistre à Dublin, en Irlande.
On veut un album heureux. Stipe, avec le temps, dira que New Adventures in Hi-Fi et Reveal seraient ses deux albums préférés de tout ce qu'ils ont fait. Le premier marquant la fin de Bill Berry au sein du band, le second, marquant la fin du deuil de son départ.Quand en mars 2001, le premier single est lancé, j'entends ma chanson préférée du groupe. À vie. Encore de nos jours. Rien ne se fait plus R.E.M. que ce morceau. Musicalement, mais par le titre aussi. C'est gars-là n'ont fait que ce qu'ils ont voulu, tout le temps. Et je les admire pour ça. Le vidéo est atroce toutefois. Vient presque polluer le morceau. Mais quand je n'entend que la chanson, quand les arrangements viennent me chercher, quand les sons de deuxième minute viennent me transpercer, les frissons...
...toutefois, R.E.M. à 3 ne m'avait pas 100% convaincu. Et cette fois, même si ce morceau sera mon préféré ever du band, et que j'ai flenché bien avant et pour beaucoup moins de morceaux d'impacts auparavant avec leurs disques, je n'achèterai pas leur disque.
Je le piraterai. Sur un CD gravé. Et en imprimerai la pochette. Pas leur plus belle.
L'album sort le 14 mai 2001. Comme trop souvent, on comparera encore à U2. Dont R.E,M. est souvent le même public. Qui lance la même année All That You Can Leave Behind. Album qui sera une sorte de "retour à la forme d'antan". Moins de synthés et plus de guitares.
Et comme pour U2, Bono surtout, à partir de maintenant, on entre en territoire d'incompris.
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