En septembre 2011, la fin d'un des groupes les plus influents et aimés de l'histoire nord-américaine de la musique alternative, rock et pop est signée. On ne fait pas conférence de presse qui pourrait mener à des éclats d'émotions, mais on lance un communiqué disant simplement "
qu'en tant qu'amis pour la vie et co-conspirateurs, nous avons ensemble décidé de mettre un terme à l'aventure. Avec un respect mutuel et une finalité certaine. Nous ne sommes plus un groupe".
L'énigmatique Micheal Stipe se gardera loin des projecteurs, gardant entre autre sa vie privée, avec le même partenaire depuis longtemps, loin des appareils photos. Il se développe en fait, lui-même, une passion pour la photo. Prise par lui-même. Ce qu'il avait toujours un peu fait et qui ranime l'étudiant en beaux-arts qu'il avait été. Vers la fin des années 2010, 2019 plus précisément, il lance un single qu'il a tricoté tout seul.
En solo. Il lancera
un second effort en solo peu de temps après. Pendant la pandémie. Où l'attention est nulle part et partout à la fois. Dans une planète d'une intensité stupéfiante. Stipe reste introspectif, poétique, discret, résistant à l'envie de se placer lui-même devant la caméra. Et créant toujours défiant les structures musicales conventionnelles.
Peter Buck a été
très prolifique. Il a formé des bands d'amis comme
Filthy Friends,
The No Ones, a
travaillé avec Alejandro Escovedo, sa relation avec son ami Scott McCaughey a aussi pris plus d'ampleur, il joue avec ses
Minus 5 et avec Scott sur pratiquement tous ses projets. Avec nostalgie, il a aussi lancé
des disques solo, mais exclusivement en format vinyle. Confirmant son amour et sa passion de la musique analogue. Le 21 avril 2001, Buck, dans un avion, s'était commandé une quinzaine de verres de vin et avait croisé ceci avec des médicaments contrindiqués qui lui avaient fait se comporter en ordure. Il avait lancé la phrase toujours condamnable "
Vous ne réalisez pas qui je suis ?" avant de lancer à une hôtesse de l'air du yogourt. Il avait été banni de la ligne aérienne et maintenant menacé de 10 ans de prison pour sa conduite. Mais en cour. les autres membres du band, ses ami(e)s, même Bono, chanteur de U2, avaient témoigné en sa faveur afin de dire qu'il était complètement hors caractère, qu'il était plutôt de nature extraordinairement paisible. Que c'étaient les médicaments croisés qui avaient gâché tout ça. Il s'en était tiré avec une amende. Qu'il pouvait facilement payer. Il dit garder ce plaisir immense de créer musicalement et que ça l'accompagnera jusque dans sa tombe.
Mike Mills a aussi
continué à faire de la musique.
Jouant avec Joseph Arthur (avec Peter).
Bill est resté loin du milieu musical, les rejoignant quand ils ont été intronisés au Temple de la Renommée du Rock, en 2024. Il est si bien sur sa ferme en Georgie.
En 2021, on lance une édition spéciale de New Adventures in Hi-Fi, pour les 25 ans de l'album. Plusieurs rééditions seront offertes sur les dernières années. L'empreinte est toujours bien contrôlée.
Je prendrai du temps à me dire que ce band me manque. À réaliser qu'ils n'offrent plus de nouveau. On est si envahi par toutes sortes de choses et la vie nous bouleverse de toutes sortes de manières. Souvent, je remarquerai que je prendrais encore des morceaux de la trempe de
How The West Was Won & Where it Got Us. Facilement parmi mes 3 préférées du band au travers de leur oeuvre. La formation je l'ai dorée elle est dans mon ADN. Elle n'a jamais arrêté, elle ne s'est qu'éteinte. J'écoutes encore régulièrement leur liste de lecture sur mon téléphone que je me suis tricotée y a longtemps.
D'ailleurs voici, dans un ordre appelé à évoluer avec les époque, mes 30 meilleurs morceaux, du 30e à mon préféré du groupe:
Texarcana,
Feeling Gravity Pull,
These Days,
Sitting Still,
Turn You Inside-Out,
Fireplace,
Laughing,
Disturbance at the Heron House,
At My Most Beautiful,
Begin The Begin,
Be Mine,
Welcome to the Occupation, Untitled, Half a World Away, King of Birds, I Remember California, Country Feedback, Finest Worksongs, First We Take Manhattan, You Are The Everything, Losing My Religion, The Wake Up Bomb, World Leader Pretend, Harborcoat, Leave, Belong, Shaking Through, How The West Was Won And Where it Got Us, Near Wild Heaven, Imitation of Life.
Depuis peu, l'acteur Micheal Shannon, qui a 2 ans de moins que moi, mais dont le band l'a marqué autant que moi, l'a accompagné toute sa croissance aussi,
rend hommage au groupe en interprétant majoritairement le premier album au complet sur scène avec ses amis musiciens. Et surement quelques autres.
Comme il n'est pas si bon chanteur, ce n'est pas sa profession, d'abord Mike Mills, puis Micheal Stipe, finalement Peter Buck, l'ont rejoint sur scène pendant leur tournée pour jouer avec lui/eux, leurs morceaux.
À la fois parce qu'ils ont toujours voulu préserver l'héritage de leur oeuvre, afin de contrôler l'incontrôlable, et que le souvenir de leur oeuvre passée ne soit pas un acteur au talent modeste de chanteur chantant leurs morceaux, à la fois parce pour jouer ensemble, ce qui reste encore un plaisir partagé.
R.E.M. m'a accompagné de mes 14 ans à mes 39 ans. Et je les écoutes encore, de temps à autre. Davantage, cette année, depuis 6 mois, en vous écrivant ceci tous les dimanches. Ils ont fait de l'adulte que je suis devenu un allié de la communauté LGBTQ+, un être paisible passionné de musique, voire nerd, un rebelle punk un peu frondeur et un homme en constante recherche d'harmonie commune.
Un adulte qui a peut-être cessé de l'être aussi vers 1990. Qui respecte encore grandement l'enfant en lui.
Si ils avaient terminés leur carrière commune avec Imitation of Life, ma chanson préférée du band, ils auraient légués encore plus fort dans les mémoires collectives, selon moi.
Ils ont fait de moi, l'homme que je suis. Les dimanches de 2025 auront été pour moi un message d'amour à ces 4 gars d'Athens.
This one went to the one I loved. While the end of a world happens, and I feel fine.
R.E.M. a défini, dans les années 80, le genre College Rock. Un précurseur de ce que serait la musique alternative. Avec la guitare jingly jangly, les paroles cryptiques, les harmonies mélodiques vocales et la batterie punk, ils ont esquissé ce qui deviendrait le alt-rock, et inspirerait les Nirvana, Radiohead ou Pearl Jam à venir. (Étrangement si je me suis fait au premier, adore le second, Pearl Jam je ne peux pas supporter).
Vendant plus de 90 millions d'albums dans le monde, ils ont réussi une sortie grâcieuse, contrôlée, duquel ils sont fiers, parce que conscient de ce qu'ils ont légués, et de ce qu'ils veulent préserver.
Merci R.E.M. pour tout ce que vous m'avez donné.
Merci pour tout ce que vous nous avez donné.
Bienvenue dans l'occupation fasciste de votre pays.
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