Imaginez James Brown Avec Le Chanteur Du Dave Clark Five

Le spectacle dans l'église pour l'anniversaire d'une amie avait été un franc succès. Peter toutefois restait nerveux. Contrairement à Mike Mills & Bill Berry, il apprenait la musique tout seul. Forcément moins vite que les deux autres, et sa confiance n'était pas maximale. Au point qu'il avait même demandé à Mills si il ne voulait pas prendre la relève à la guitare et lui, trouverait autre chose. Mills avait refusé. L'encourageant à se pratiquer, ce qu'il fera sans relâche, et préférant rester dans ce que lui & Berry concoctaient comme harmonies rythmiques depuis quelques années déjà. 

Leur amie commune avait poussé sur un autre de ses amis à elle, travailleur de studio local, afin que lui, parle de ce groupe imprésentable car il n'avait pas de nom encore. On contacte le contact d'un contact qui les veut pour faire la première partie de la formation Bad Brains, à Atlanta, il leur fallait un nom. Mais comment trouver un nom qui représenterait les 4 personnalités si différentes ? Après avoir flirté avec insolence avec les nom Third Wives, Negro Wives, Negro Eyes, Slug Bank, The Dry Sundaes et Can of Piss,  Micheal s'impatiente et prends un dictionnaire qu'il ouvre à l'aveugle, et tombe sur le mot R.E.M. Existant pour Rapid Eye Movement, une étape du sommeil. Ce ne sont pas tout le monde qui connaisse vraiment ce terme. On est attiré par les initiales. Les gens peuvent ainsi en faire ce qu'ils veulent. Radio Ennemies Men. Right Endeavours Monthly. Regular Enslaved Mormons. Riffs Enabled Maestros. Même que celui qui a inventé le terme, le docteur William C.Dement entrera en contact avec eux afin de s'assurer qu'on associera pas au stade du sommeil. Non non on sera musical.

On sera R.E.M.

Le spectacle d'Atlanta sera toutefois écourté. Si le public semble embarquer dans ce croisement de reprises et de compositions originales, où on ne distingue pas tout le temps la reprise de la composition personnelle, ce qui inspire les observateurs, on s'aperçoit à un certain moment de la scène que dans le foule, il y a beaucoup de policiers. Et que les lumières de l'endroit s'ouvrent. Le spectacle sera interrompu. L'endroit contient 150 personnes, beaucoup plus que dans leur spectacle à l'église, mais ne pouvait pas tant contenir, et surtout, n'avait pas de permis de boissons. On avait toutefois accepté que les spectateurs apportent eux-mêmes leurs propres drinks. Ce qu'ils avaient massivement fait. Mais qui restait illégal à plusieurs niveaux. Ça fait presque plaisir à Peter Buck qui avait vomi d'anxiété avant de monter sur scène. Mais ce qui leur plait davantage est la critique qu'un journaliste fait d'eux. Avec un enthousiasme particulier on dira d'eux "Imaginez James Brown avec le chanteur du Dave Clark Five". On ne reconnait pas la parenté, mais on aime. 

 R.E.M. se trouve un son à 4. 

Jefferson Holt, un commis dans un magasin de disques, est si impressionné par ce que le band dégage qu'il déménage à Athens, se présente au band, et devient leur gérant. En avril 1981, on réussit à enregistrer en studio une chanson que Mike Mills avait commencé à improviser sur une guitare électrique non branchée. Peter Buck bâtit là-dessus. Quand Buck, Mills & Berry entendent les paroles et la mélodie qu'à signé Micheal Stipe sur le morceau, tout le monde est épaté. On a un single. Et un nouveau morceau à jouer en spectacle. Par Bill Berry, qui est en contact au travail avec Miles Copeland, frère du batteur de The Police, on se fait offrir de faire la première partie du spectacle de The Police, à Atlanta. On aimera pas du tout l'expérience. Trop fantômes dans la machine. Mais la réception du public reste excellente. 

Avec Mitch Easter, qui a produit le single qui plait, bientôt on enregistre aussi quelques autres morceaux. Easter est grand fan de Kraftwerk et oriente vers l'audace. Il enregistre Stipe chanter dehors. Qui se plaindra des moustiques dans le studio éloigné dans les bois. Les gars apprennent à se débrouiller en studio. On enregistrera 5 morceaux nouveaux. Pour un mini-album qu'on lancera en 1982. Et qui vendra quand même plus de 20 000 fois. 

On a une cassette et un single dans les collèges qu'on fait jouer et rejouer car on y trouve de la profondeur et les jeunes n'arrivent pas à s'en lasser. Tout a été fait de manière si détendue qu'on ne sent pas tout de suite qu'on est dans la rivière des sons radios. Il serait faux d'affirmer que c'est complètement le cas. Mais dans les radios communautaires, les collèges, le milieu underground, voilà un mini album et un band qu'on se passe sous la table. On tricote du cool. 

Parfois en jardinant la nuit. 

C'est le début d'une grande aventure commune.