À Classer Sous "Grain", Mai$ Au$$i $ou$ Gain$

Cette fois ça y est. Entre le 12 septembre 1987 et le 28 novembre on offre 49 spectacles en commençant en Angleterre avec 10 000 Maniacs en première partie, se rendant aux Pays-Bas, à La Cigale de Paris et à Düsseldorf, en Allemagne de l'Ouest avec The Railway Children en première partie. Ensuite, on ira aux États-Unis avec 10 000 Maniacs, et dans la deuxième partie de la tournée, avec The DB's en première partie. On présente sur scène au moins deux nouveaux morceaux travaillés pour le premier album qu'on fera sous l'étiquette Warner. 

En effet, comme R.E.M. se trouve insatisfait des efforts déployés de la part d'I.R.S. afin de promouvoir le band outremer, baveusement, on dit à Jay Boberg, patron d'I.R.S. qu'on quitte l'étiquette. Les gars trouvent ridicules qu'on les pousse sans cesse pour créer du hit, mais que même avec un #1 au Canada, et une tournée qui remplit les salles, l'étiquette ne les considère pas encore comme une priorité. On propose ses services aux autres étiquettes et même si on leur offre quelques fois plus d'argent que Warner le fera, ce sont eux qu'on choisit. Warner leur propose entre 6 et 12 millions, ce qu'ils acceptent principalement parce qu'on leur garantit totale liberté créative. Ça, c'est de l'or. Mais c'est aussi toujours un risque. On fera ce qui nous plait, mais est-ce que ça plaira aux autres ? 

I.R.S. regrette sa négligence autour du band. On lance une cassette Video, alors uniquement sur support Beta ou VHS de tout ce qu'ils avaient de R.E.M., croisement de moments d'essais et de vidéoclips de leur matériel avec eux. En janvier 1988, 5 mois après sa sortie, leur 5e album a vendu son premier million. Un des deux nouveaux morceaux parle de ce qu'ils deviennent: des pop stars. 

On enregistre deux démos au Underground Sound Recording Studio d'Athens de leur ami Robbie Collins. en mars 1988. Bill Berry, Peter Buck et Mike Mills enregistrent en deux temps. batterie, guitare et basse, puis dans le second effort, percussions, mandoline qu'on intègre pleinement et accordéon. Le tout sera mixé par Robbie Collins, Buren Fowler (qui sera technicien spécialiste de la guitare de Peter Buck et plus tard membre du band Drivin N Cryin) et David LaBuryère (plus tard bassiste pour Vic Varney, Michelle Malone et John Mayer). On présente aux gérants les deux morceaux alors appelés Song 1 et Song 2 parce que Stipe n'a signé aucun texte encore là-dessus. 

En avril suivant, on enregistre 4 autres démos. Des morceaux joués parfois en spectacle dans la tournée de l'automne. Un de ces morceaux est un hommage au bassiste de Sly & The Family Stone, Larry Graham et porte son nom. Le dernier morceau se nomme simplement The Last R.E.M. Song. Mais on ne fera rien des 4 démos. On fait ça cette fois au John Keane Studio, toujours à Athens. En se rendant à Memphis un mois plus tard, de mai à juin, avec Scott Litt, on fignole ce qu'on a déjà. À Bearsville, New York, on compose 1 autre morceau. Un de ceux-là deviendra Turn You Inside-Out, l'autre ne sera jamais diffusé. On retravaille sur "Carnival" qui, une fois mixée, redevient non titrée. On travaille aussi à Bearville "Mozart". Qui changera aussi de nom. Moins de 2 mois avant que le 6e album ne soit lancé. 

On ne fait plus tant de jangle rock, ni de college rock, on est semi-folk. Stipe avait demandé qu'on essaie de jouer de l'anti R.E.M. Souhaitait qu'on expérimente. On sent la campagne et la chaleur de l'été. Même si l'album finit par être lancé tard en automne. Un mois après le dernier album sous l'étiquette I.R.S. qui sera, afin de presser le citron une dernière fois, une compilation du matériel produit chez eux. L'album n'a pas de nom autre qu'Eponymous, et je ferai l'erreur de l'acheter en CD dans les années 90, au lieu d'acheter Murmur & Fable of the Reconstruction. J'ai Reckoning en cassette qui sera celui que j'écouterai le plus du band, à vie. (Je suis un gars d'eau).  Le dessin de la pochette est un gribouillis de Stipe qu'il a choisi de faire grossir. Le derrière de la pochette est la tête hilarante de Stipe. Le band donne son accord comme chant du signe avec I.R.S. On honore une tradition du band en faisant inscrire sur la pochette "à classer sous "grain". 

Peter Buck joue beaucoup sur une sorte de lyre italienne bizarrement formée, une mandoline qui apparait sur au moins 3 chansons au final. On aura intégré accordéon, lyre-mandoline, violon, lap steel guitar, cette guitare jouée sur les genoux

On parle de morceaux pastoral acoustique. On aime absolument ce qu'on entend. 4 singles en seront tirés. Autant de vidéos. On est resté politiquement très engagé, Stipe évoquant à la fois l'engagement dans la Guerre du Vietnam de son pays et la Guerre de Corée. Par erreur, le "r" se trouvant si près du 4 sur les claviers de l'ordinateur, on fait une faute de frappe qui plait au 4 gars qui choisissent de garder cette faute de frappe jusque sur la pochette finale. Afin d'équilibrer la faute, dans un esprit de bottine, la 4e chanson sera la "R".  Le groupe publie pour la première fois les paroles de l'une de ses chansons, la préférée de Micheal Stipe. On lance le 7 novembre en Angleterre, mais on choisit le lendemain pour l'Amérique du Nord, afin de faire coincider avec les élections aux États-Unis qui éliront George H.Bush. Contre les envies du band.

Le 1er single devient leur premier #1 aux États-Unis, dès décembre. On attend pas très longtemps à cette époque, le second single, et le vidéo qui l'accompagne sont lancés dès janvier. Autre #1. C'est au mois de mai 1989 et à l'automne suivant qu'on lance les deux derniers singles. 

Entretemps on fera la plus grande tournée jusqu'à maintenant une tournée étendue sur 11 mois qui leur fera faire le tour du monde. Ils n'ont jamais eu autant d'argent pour faire ce qu'ils font. Pour passer de studio à studio. Pour les films d'arts qu'ils projettent derrière eux sur scène,. en spectacle. Pour payer les droits de morceaux des artistes qu'on admire quand on les chante en tournée. Pour les clips. 

On double le succès, avec 2 millions de ventes aux États-Unis seulement. 300 000 au Royaume-Uni, 200 000 au Canada. 

Notre band, Birthday Party Cheese Cake Jellybean Boom chantera avec insolence "Stand de patates pis de Burger! (Ketchup/moutarde)".

On est cons. Mais en revanche on fait rire. Et notre Orange Crush avec haut parleur pour la partie "We would circle...", est très populaire. On est pas assez cons pour ne pas faire de cet album un de nos préférés avec ceux de Midnight Oil, The Church, Robert Plant, Tracy Chapman, Prince, Sonic Youth et Talking Heads cette année-là. 

J'ai 16 ans, mes amis principalement 17. Peter en aura 32. Bill & Mike 30. Micheal, 28.  

On les sent nos amis aussi.

On est riche en personnalité, en amoureuses, ils sont riches toutes catégories confondues. 

Un petit gars de 21 ans de Seattle fait de cet album son album préféré cette année-là. Il dira s'inspirer de ce band avec le sien. Ce qui s'entend moins. 

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