Si Accélérés
Et ça fait réfléchir. Sommes nous toujours pertinents ?
R.E.M. travaille des démos instrumentaux. Mike Mills & Peter Buck. Ils sont assistés du batteur Bill Rieflin et du guitariste Scott McCaughey, dans l'entourage du band de manière assidue depuis 1994. Scott avait été appelé à Seattle dans les sessions pour Automatic For The People. Puis rappelé par la suite car ses apports avait rapportés. Il y est si souvent que c'est même Peter Buck qui lui fait rencontrer la femme que McCaughey épousera. McCaughey a son propre band, The Minus 5. Peter y participe continuellement. En tournée, il sera souvent second guitariste et membre auxiliaire du band sur disque et sur scène. On passe l'hiver 2007 a jouer ensemble. Agressivement. Comme si on avait de la frustration à éventer. Ce qui n'est pas 100% faux.
Garret Jacknife Lee a été membre du band garage/punk irlandais Compulsion. Appelé auparavant Thee Amazing High Roller. Il a ensuite fait un bout solo quand le groupe s'est séparé et a versé dans l'électronique. En 2004, il supervise un remix de Vertigo de U2. Il sera au mix d'artistes comme Pink, Christina Aguilera, Blur, Radiohead, TLC, Missy Eliott, Busta Rhymes, Eminem, The Ravoenettes, New Order. Il est éclectique et largement apprécié. Il a été recommandé par The Edge pour R.E.M.
On veut un son brut et complètement différent de ce qu'on offrait. Une sensation de spectacle en direct. du 30 juin au 5 juillet, suggéré par Mike Mills, on se rend au pays de Jacknife Lee, à Dublin, en Irlande, à l'Olympia Theateré On fait une série de spectacles qui seront appelés des pratiques du produit fini. Tous les morceaux sont des évolutions progressives et des morceaux inachevés qu'on retricote d'une fois à l'autre en faisant des essais/erreurs. Micheal Stipe travaille bien sous pression, et le band le sait. On organise alors un horaire serré qui ne lui laissera pas beaucoup de temps pour écrire ses textes. On veut de la spontanéité. Quelque chose de presque punk. En 10 jours, on mixe à Londres. On enregistre à Vancouver, à Rosemount en Irlande, chez Mike Mills à Athens, et à la chapelle de Seney-Stonewall d'Athens. Un album en spectacle sera enregistré et tiré de leurs 5 spectacles à l'Olympia.
La belle et moi somme parents d'un garçon de 8 ans et d'une fille de 4. Le temps s'accélère pour vrai. Dans moins de deux ans, ils perdront leur grand-père, de manière très spontanée et inattendue. À 62 ans. Mon père. Ça fera un grand trou désorientant. R.E.M. est aussi légèrement désorienté. On ne veut pas coller d'étiquette aux sons qu'ils produisent. Afin de ne pas créer d'attentes. On veut surprendre.
Je ne me rappelle plus si c'est pour cet album ou pour l'autre d'avant, mais sur mon ordinateur portatif, je reçois un pop up vidéo de Micheal Stipe qui m'explique sa colère contre le président W. Bush. Je devais être abonné d'une sorte de fan club, ce que j'avais oublié, et je reste impressionné par ce Facetime avant l'heure, où il me parle dans quelque chose de pré-enregistré. Mais je ne reste pas impressionné longtemps. Il parle de la rage qui l'habite. La fureur qui est autour du band. J'ai 35 ans. Stipe a 12 ans de plus. Mais je le trouve si immature dans ses propos, il finit par m'enrager moi-même. "Quand l'empire part avec la chasse d'eau dans la toilette, c'est facile d'écrire de bonnes chansons fâchées" dira-t-il. On fait tout très vite et ce sera leur album le plus court. 34 minutes seulement. Très axé sur la guitare. 11 morceaux assez courts. Effectivement, tout me parait si accéléré, ça ne peut pas complètement me plaire. On dirait qu'ils ont précipité une urgence non nécessaire. Rien ne me parait mémorable. C'est en janvier 2008 qu'on lance d'abord numériquement sur le site NightyNights.com. On veut expérimenter avec les méthodes de distribution. Vincent Moon tourne l'enregistrement de plusieurs chansons et son documentaire musical sera collé au produit fini. On ajoute même deux pièces bonus dans l'éclosion de la diffusion en ligne, disponible 6 jours avant la sortie officielle, en mars.Une brève tournée suivra en Europe, Amérique du Nord et en Amérique du Sud.
On trouve que Stipe n'a pas été aussi viscéral et le groupe jamais été aussi agressif depuis Monster. Justement, Monster ne m'avait pas tellement plu. L'album restera 18 semaines dans les 200 meilleures ventes. Les critiques diront que c'est le meilleur album, le plus cohésif, depuis le départ de Bill Berry, mais ça commence à ressembler à du n'importe quoi. Du "Meilleur album de Bowie depuis Scary Monsters" ou "Meilleur album des Stones depuis Some Girls.". Un angle de vision qui ne s'appartient pas à quelque chose de nécessairement neuf. Inspirant. Qui ne pointe pas vers l'avant. On salue les 3 premiers morceaux qui ont le mordant des 3 premiers de Life's Rich Pageant. Mais les mêmes critiques diront que ce 14e album n'arrive pas, avec ses riffs propulsifs, à générer le même mood atmosphérique que les 10 précédents. C'est près du punk rock et du glam rock. Et ça donne l'impression qu'on a pas passé assez de temps à peaufiner. J'en passerai encore moins à le revisiter.Puisque c'est R.E.M., qui a tant offert, l'album sera quand même #1 au Canada, en Irlande, en Belgique, en Norvège, en Suisse, même au Royaume-Uni. Mais aux États-Unis on ne fera jamais mieux que la 127e position.
Si on est dans la mi-trentaine, ces gars-là ont près de 50. Il leur reste un album de lur contrat à offrir à Warner.
Chacun de son côté, on se posera la question, après la mini tournée, si on se retire en ne renouvelant rien nulle part, sans heurts de rejets nulle part. ou si on continue l'aventure.
Un aventure en Hi-Fi qui tire à sa fin.
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